Session 7 - Samedi 29 novembre, 20h30
Théâtre Studio, Alfortville
Concert 1 : 1.939
C'est la rencontre imprévisible d'une faune spectrale et d'une géographie vibratoire. Dans un espace hybride, tour à tour île, sanctuaire, surface, sol, vapeur, glace, oiseau, un chemin de métamorphoses successives se dessine dans l'ombre et la lumière, au gré des adversités invisibles. L'émergence des corps et des spectres, dont la condition même semble relever du déplacement, interroge un parcours en tensions d'aliénation et de méditation. La performance tente de replacer la fluidité et l'expressivité du Butō comme pinceau mobile vivant. L'œuvre sonore, en sept parties, entrelace des strates sismiques et des rugosités nébuleuses pour redessiner un espace d'évolution entre naturalisme et artifice.
Eric CALIGARIS (composition)
Eric Caligaris est venu au son par le graphisme. Depuis les années soixante dix, il a pratiqué plusieurs instruments à vents, cordes et percussions, dans différentes formations avant de dériver vers les musiques électroacoustiques et acousmatiques. Il a créé des bandes sons de spectacles, de performances avec des auteurs, des musiques de films et des projets
expérimentaux cherchant des relations entre sons, arts visuels et topos. Il participe à des dialogues musicaux in situ ou à distance avec des poètes, des plasticiens, des danseurs et des institutions. Il se rapproche du Butoh comme le prolongement des gestes musicaux, révélateur des forces et des nuances introspectives.
Rafaela MOLINA (danse)
(Crédit photo Alejandro Pérez Sacco)
Uruguayan dancer and choreographer, constantly exploring new body languages. Her personal journey seeks to break form by working from within it. A meeting of styles, rooted in classical dance and branching into the unexpected terrain of Butoh, merging into an expressive, experimental freestyle.
Concert 2 : ELOGE DU GRANIT
Venues d’avant l´homme, les pierres paraissent muettes. Dans les Cévennes, terre de granit, Marie Hélène Bernard en révèle la voix cachée : gratter, frotter, caresser, rouler, jeter, frapper — autant de gestes qui ouvrent une matière sonore brute, imprévisible. Dans ce paysage vibrant, la danseuse Butoh Lucie Betz se métamorphose. Son corps accueille répétition, élans, suspensions, tensions et relâchements, parcouru de rythmes allant de l’infiniment lent à la fulgurance. Entre silence et jaillissement, fragilité et puissance, la danse déploie une dimension ancestrale : le corps devient résonance vivante des pierres, messager de leur mémoire et de leur majesté infinie.
Marie-Hélène BERNARD (composition)
Marie-Hélène Bernard has composed instrumental, mixed and electro-acoustic works; her music has been performed in Europe, in United States, in Mainland China, in Taiwan, in South Korea and in Japon. She has received commissions by the French Ministry of Culture, Radio-France, and numerous festivals. Her creative work is nourished by her journeys around Asia (she resided in China as laureate of the ‘Villa Medici fuori muri’ in 2003, as well as in South Korea in 2013), her practice of field recording, and her interest in anthropology. She enjoys collaborating with other arts as poetry, video art, visual arts and theater.
Lucie BETZ (danse)
(Crédit photo Ximeh Hoyos)
Lucie Betz est une artiste française, danseuse de Butoh, chorégraphe, clown et clown en milieu de soins, avec 20 ans d’expérience en performance et en enseignement. Fondatrice de l’ensemble Nuage Fou, elle crée des œuvres de Butoh en solo ou en collaboration avec des musiciens et danseurs, notamment Makiko Tominaga et Joan Laage. De 2012 à 2022, elle a dirigé le Théâtre Nuage Fou à Fribourg, un lieu indépendant unique dédié au Butoh. Elle a présenté son travail dans des festivals internationaux (FiButoh au Chili, TENRI à Paris, Sahara International en Algérie) et continue à enseigner et performer à travers l’Europe. www.nuagefou.com
Concert 3 : "SYMPHONIE" n°2
Je pense au jardin en plein midi, baigné de lumière, comme si j'étais aveugle.
En réalité, le monde n'est-il pas, sous sa surface, une ruine partout ? Moi-même, mon corps n'y fait pas exception. Ce n'est pas avec l'âge que je deviens progressivement une ruine, mais avant même ma naissance, il y avait déjà une ruine, que l'on pourrait qualifier de grand néant, et c'est précisément du fond de ce néant que surgissent la vraie vie, le vrai corps, la musique et la danse. Non seulement le vecteur qui mène de la naissance à la mort, mais aussi le vecteur qui mène de la mort à la naissance coexistent, comme l'Ouroboros qui se mord la queue, et ainsi, le commencement et la fin, le désespoir et l'espoir se chevauchent.
— Nobuo Harada
Michel TITIN-SCHNAIDER (composition)
Né en 1960 à Paris Michel Titin-Schnaider s'intéresse très tôt aux musiques expérimentales. Parallèlement à son métier d'ingénieur en électronique, il compose des musiques qu'il veut détachées de toute approche dogmatique, mêlant musique instrumentale, concrète, minimalisme, et électroacoustique. La liberté qu'offre l’électroacoustique lui permet de créer en se basant uniquement sur son expérience d'auditeur ...et son imagination. Il crée en 2007 l'association Aventures Electro Acoustiques ayant pour but la promotion de la musique électroacoustique par le biais de projets transdisciplinaires. Il travaille beaucoup avec des danseurs butô et organise depuis 2015 le festival En Chair et en Son.
https://michel-titin-schnaider.fr/
Nobuo HARADA - Butoh Seiryukai (danse)
Né le 1er janvier 1949 à Yanagawa au Japon. En 1972, il voit "At the Foot of the Hill" d'Akira Kasai et découvre le chaos dramaturgique du butoh et fait ses débuts en 1979 en tant que danseur de butoh. En 1980, il créé l'association de butoh Seiryukai à Tokyo. Il est chercheur à l'Institut de la culture et de l'éducation de Kawai de 2006 à 2022, chercheur à la Division de la recherche et du développement éducatif de Kawai Juku à partir d'avril 2023 et représentant du "Groupe de recherche sur l'éducation à l'expression corporelle". Il a reçu le prix culturel de la ville de Fukuoka en 2018.





